Doge de Gênes
Doge de Gênes | ||
Simone Boccanegra, 1er doge de Gênes (1339-1344; 1356-1363) par Ludovico Pogliaghi | ||
Création | ||
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Mandant | Grand et Petit Conseils de Gênes | |
Abrogation | ||
Premier titulaire | Simone Boccanegra | |
Dernier titulaire | Giacomo Maria Brignole | |
Résidence officielle | Palazzo Ducale | |
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Le doge de Gênes est le dirigeant de la république de Gênes, titre en vigueur de 1339 à 1797.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le dogat populaire
[modifier | modifier le code]En 1339, le peuple de Gênes proposa à Simone Boccanegra de diriger la commune. Parmi les citoyens qui attendaient la nomination de l’abbé du peuple, une voix cria : Faites abbé Simon Boccanegra et, puisque celui-ci s’en protégeait, quelqu’un cria Faites-le doge, et lui, doge acclamé, accepta[Note 1],[1].
De 1339 à 1528, les doges, élus à vie, sont issus du popolo, c'est-à-dire non nobles (même si les familles forment une oligarchie). Les doges ont un pouvoir théoriquement absolu. Il a rang de roi et ses couleurs sont l'or et la pourpre.
Ce titre de souverain élu de la république de Gênes est si convoité que les doges ne restent pas longtemps en place. Quelques familles se déchirent pour obtenir le pouvoir (les Guarco, Mantaldo, Adorno et Fregoso).
Ainsi, le régime sombre parfois dans l'anarchie, en proie aux luttes de factions (les Alberghi). Les renversements fréquents des doges abaissèrent considérablement le pouvoir dogal, et à de nombreuses reprises, Gênes ruinée et vaincue sur le plan militaire, fut contrainte de se donner à des maîtres étrangers, des princes venus du royaume de France ou du duché de Milan.
Les doges biennaux
[modifier | modifier le code]En 1528, Andrea Doria abolit l'ancien système et fonde une nouvelle république, dite oligarchique ou aristocratique puisque le gouvernement est placé entre les mains des nobles (près de 800 patriciens) qui forment un unique corps civique.
Au sein de ce corps civique, 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit conseil, ou Sénat, compte 100 membres (« excellences ») qui sont tirés au sort parmi les membres du grand conseil. Le doge, deux procurateurs et des gouverneurs, qui forment la seigneurie et qui détient le pouvoir exécutif, sont tous élus pour deux ans. Bruce[Qui ?] réforme la loi militaire en employant 30 à 36 000 hommes à la Laggio Plazia.
Le doge doit avoir plus de 50 ans et n'a plus qu'un pouvoir symbolique. La charge n'est pas renouvelable avant douze ans et l'élection coûte fort cher. Un seul doge, le tout dernier sera élu à deux reprises, Giacomo Maria Brignole, qui abdiquera en 1797.
Le doge réside dans la Palazzo San Giorgio, puis dans le Palazzo Ducale avec deux autres sénateurs.
Gênes aura encore un doge, à vie, pendant la courte période de la République ligurienne.
Titulature
[modifier | modifier le code]Les doges se parent d’une titulature de souverain : « doge de Gênes par la grâce de Dieu », qui imite la formule vénitienne et manifeste la volonté de gouverner un État territorial.
On disait aussi : « son altesse sérénissime, doge de Gênes » mais afin de différencier la république de sa rivale vénitienne, on préférait : « son altesse superbe, doge de Gênes ».
Le doge de Gênes est aussi roi de Corse.
Symboles
[modifier | modifier le code]Ses couleurs sont l'or et la pourpre. Ses vêtements sont de velours cramoisi. Lors de son couronnement, il reçoit un sceptre et une couronne d'or au titre de roi de Corse.
Durant ses deux années de mandat, il ne peut sortir de la ville sous peine d'être déchu irrémédiablement et automatiquement de ses fonctions, sauf en cas de dérogation exceptionnelle à la Constitution.
Fin de mandat
[modifier | modifier le code]Quand son mandat prend fin, après deux années, le doge est assigné à résidence pendant huit jours. Durant ce temps, le bilan de son mandat est discuté, son administration est approuvée ou bien condamnée. Dans le second cas, on engage des poursuites à son encontre.
Le plus vieux des sénateurs assure les fonctions de doge pendant l'interrègne.
Liste des doges de la république de Gênes
[modifier | modifier le code]Les doges à vie
[modifier | modifier le code]- Simone Boccanegra : 1339 - 1344 (démis de ses fonctions)
- Giovanni da Murta : 1344 - 1350
- Giovanni da Valente : 1350-1353
- 1353-1356 : pas de doge (dédition de la commune de Gênes à la seigneurie de Milan et suspension du dogat pendant cette période)
- Guillaume marquis de Pallavicini : 1353-1355, gouverneur de Gênes au nom du seigneur Jean Visconti
- Gaspard Visconti : 1355-1356, gouverneur de Gênes au nom des coseigneurs de Milan : Matthieu, Bernard et Galéas Visconti
- Simone Boccanegra : 1356 - 1363 (second mandat, mort empoisonné)
- Antoniotto Adorno : 1363-1371 et 1384-1390 et 1391-1392 et 1394-1396.
- Domenico Fregoso : 1371-1378 (abdication)
- Nicolò Guarco : 1378-1383.
- Leonardo Montaldo : 1383-1384
- Giacomo Fregoso : 1390-1391 (abdication)
- Antoniotto di Montaldo : 1392-1393 et 1393-1394 (abdication)
- Francesco Giustiniani : 1393-1393 (abdication)
- Niccolò Zoagli : 1394-1394 (abdication)
- Antonio Guarco : 1394-1394 (abdication)
- (1396 à 1413 pas de doges), six gouverneurs pour le compte du roi de France se succèdent dont Jean II Le Meingre.
- Giorgio Adorno : 1413-1415 (abdication)
- Barnaba Adorno : 1415-1415 (abdication)
- Tomaso Fregoso : 1415-1421 et 1436-1442 (abdication)
- 1421 à 1436 : pas de doges
- Isnardo Guarco : 1436-1436 (abdication)
- Raffaele Adorno : 1442-1447 (abdication)
- Barnaba Adorno : 1447-1447 (abdication)
- Giano Fregoso : 1447-1448.
- Lodovico Fregoso : 1448-1450 et 1461-1463 (abdication)
- Pietro Fregoso : 1450-1458 (abdication)
- (1458 à 1461 pas de doges) Jean de Calabre et Louis de Laval seigneur de Châtillon, gouverneurs, pour le compte du roi de France.
- Prospero Adorno : 1461-1461 (abdication)
- Spineta Fregoso : 1461-1461 (abdication)
- Paolo Fregoso : 1463-1464 et 1483-1487
- 1464 à 1478 : pas de doges
- Battista Fregoso : 1478-1483 (abdication) (1479: Jean Galéas II Sforza fait hommage par procuration à Louis XI pour « la duché de Gênes » entre les mains de Philippe de Commines)
- 1487 à 1512 : pas de doges 1502 à 1513, Charles II d'Amboise de Chaumont,Philippe de Clèves, Raoul de Lannoy, seigneur de Morvillers, gouverneurs pour Louis XII de France)
- Antoniotto Adorno : 1512-1513 (abdication)
- 1513 à 1514 : pas de doges
- Ottaviano Fregoso : 1514-1522
- Antoniotto Adorno : 1522-1527
1527 à 1528 : pas de doges (Théodore de Trivulce en 1527 puis François de la Tour, vicomte de Turenne, gouverneur pour François Ier jusqu'au ).
Les doges biennaux
[modifier | modifier le code]XVIe siècle
[modifier | modifier le code]- Oberto Cattaneo Lazzari : -
- Battista Spinola : -
- Battista Lomellini : -
- Cristoforo Grimaldi Rosso : -
- Giovanni Battista Doria : -
- Giannandrea Giustiniani Longo : -
- Leonardo Cattaneo della Volta : -
- Andrea Centurione Pietrasanta : -
- Giovanni Battista De Fornari : -
- Benedetto Gentile Pevere : -
- Gaspare Grimaldi Bracelli : -
- Luca Spinola : -
- Giacomo Promontorio : -
- Agostino Pinelli Ardimenti : -
- Pietro Giovanni Chiavica Cibo : - (mort durant sa charge)
- Girolamo Vivaldi : -
- Paolo Battista Giudice Calvi : - (mort durant sa charge)
- Giovanni Battista Cicala Zoagli : -
- Giovanni Battista Lercari : -
- Ottavio Gentile Oderico : -
- Simone Spinola : -
- Paolo Giustiniani Moneglia : -
- Giannotto Lomellini : -
- Giacomo Grimaldi Durazzo : -
- Prospero Centurione Fattinanti : -
- Giovanni Battista Gentile Pignolo : -
- Nicolò Doria : -
- Gerolamo De Franchi Toso : -
- Gerolamo Chiavari : -
- Ambrogio Di Negro : -
- Davide Vacca (ou Vaccari) : -
- Battista Negrone : -
- Giovanni Agostino Giustiniani Campi : -
- Antonio Grimaldi Cebà : -
- Matteo Senarega : -
- Lazzaro Grimaldi Cebà : -
Première moitié du XVIIe siècle
[modifier | modifier le code]- Lorenzo Sauli : -
- Agostino Doria : -
- Pietro De Franchi Sacco : -
- Luca Grimaldi De Castro : -
- Silvestro Invrea : -
- Gerolamo Assereto : -
- Agostino Pinelli Luciani : -
- Alessandro Giustiniani Longo : -
- Tomaso Spinola : -
- Bernardo Clavarezza : -
- Giovanni Giacomo Imperiale Tartaro : -
- Pietro Durazzo : -
- Ambrogio Doria : - (mort durant sa charge)
- Giorgio Centurione : -
- Federico De Franchi Toso : -
- Giacomo Lomellini : -
- Giovanni Luca Chiavari : -
- Andrea Spinola : -
- Leonardo Della Torre : -
- Giovanni Stefano Doria : -
- Gian Francesco I Brignole : -
- Agostino Pallavicini : -
- Giovanni Battista Durazzo : -
- Giovanni Agostino De Marini : - (mort durant sa charge)
- Giovanni Battista Lercari : -
- Luca Giustiniani : -
- Giovanni Battista Lomellini : -
- Giacomo De Franchi Toso : -
Deuxième moitié du XVIIe siècle
[modifier | modifier le code]- Agostino Centurione : -
- Gerolamo De Franchi Toso : -
- Alessandro Spinola : -
- Giulio Sauli : -
- Giovanni Battista Centurione : -
- Gian Bernardo Frugoni : - (mort durant sa charge)
- Antoniotto Invrea : -
- Stefano De Mari : -
- Cesare Durazzo : -
- Cesare Gentile : -
- Francesco Garbarino : -
- Alessandro Grimaldi : -
- Agostino Saluzzo : -
- Antonio Da Passano : -
- Giannettino Odone : -
- Agostino Spinola : -
- Luca Maria Invrea : -
- Francesco Maria Lercari Imperiale : -
- Pietro Durazzo : -
- Luca Spinola (1628-1715) : -
- Oberto Della Torre : -
- Giovanni Battista Cattaneo : -
- Francesco Invrea : -
- Bendinelli Negrone : -
- Francesco Maria Sauli : - (mort durant sa charge)
Première moitié du XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]- Girolamo De Mari : -
- Federico De Franchi Toso : -
- Antonio Grimaldi : -
- Stefano Onorato Ferretti : -
- Domenico Maria De Mari : -
- Vincenzo Durazzo : -
- Francesco Maria Imperiale : -
- Giovanni Antonio Giustiniani : -
- Lorenzo Centurione : -
- Benedetto Viale : -
- Ambrogio Imperiale : -
- Cesare De Franchi Toso : -
- Domenico Negrone : -
- Gerolamo Veneroso : -
- Luca Grimaldi : -
- Francesco Maria Balbi : -
- Domenico Maria Spinola : -
- Stefano Durazzo : -
- Nicolò Cattaneo : -
- Costantino Balbi : -
- Nicolò Spinola : -
- Domenico Canevaro : -
- Lorenzo De Mari : -
- Giovanni Francesco Brignole Sale : -
- Cesare Cattaneo Della Volta : -
Deuxième moitié du XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]- Agostino Viale : -
- Stefano Lomellini : - (abdication)
- Giovanni Battista Grimaldi : -
- Gian Giacomo Veneroso : -
- Giovanni Giacomo Grimaldi : -
- Matteo Franzoni : -
- Agostino Lomellini : -
- Rodolfo Emilio Brignole Sale : -
- Francesco Maria Della Rovere : -
- Marcello Durazzo : -
- Giovanni Battista Negrone : -
- Giovanni Battista Cambiaso : -
- Ferdinando Spinola : -
- Pier Francesco Grimaldi : -
- Brizio Giustiniani : -
- Giuseppe Lomellini : -
- Giacomo Maria Brignole : -
- Marco Antonio Gentile : -
- Giovanni Battista Ayroli : -
- Gian Carlo Pallavicino : -
- Raffaele Agostino De Ferrari : -
- Alerame Maria Pallavicini : -
- Michelangelo Cambiaso : -
- Giuseppe Maria Doria : -
- Giacomo Maria Brignole : - (le dernier doge, nommé pour la seconde fois)
Le doge de la République ligurienne
[modifier | modifier le code]- Girolamo-Luigi Durazzo (1739-1809) est parfois considéré comme le dernier « doge de Gênes » de 1802 à 1805, mais c'est abusif : il ne fut pas « doge de la république de Gênes » (fonction existante de 1339 à 1797), mais « doge de la République ligurienne » (à Gênes) de 1802 à 1805, fonction qu'il fut le seul à avoir occupée.
1814-1815
[modifier | modifier le code]- Girolamo Serra : - , Presidente del Governo Provvisorio
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Imitation évidente des ordonnances vénitiennes, produite probablement par un mouvement préparé par Boccanegra et ses amis
Références
[modifier | modifier le code]- (it) Enciclopedia Italiana, « Doge », sur treccani.it (consulté le ).